La Ferme Canico : l’art d’aborder la production porcine avec le sourire

C’est à Sainte-Brigitte-des-Saults, une municipalité à 20 km de Drummondville, que se trouve la Ferme Canico. L’entreprise dirigée par David Côté possède 2 400 places en pouponnière, 2 100 places en engraissement et 435 acres en culture, mais cela a nécessité bien des efforts avant d’en arriver là.

L’histoire commence dans les années 75. Les parents de David, Camil Côté et Nicole Gélinas, achètent une ferme voisine de la ferme paternelle. Au départ, il s’agit d’une ferme laitière de petite envergure. En 1980, ils possèdent 35 vaches laitières et 140 acres en culture. Puis, au début des années 90, ils ont l’occasion d’acheter une terre avoisinante ayant une ferme porcine. Ils augmentent ainsi leur superficie de culture à 280 acres et décident de cesser la production laitière pour commencer l’aventure de la production porcine. Ce changement s’est fait parce que les producteurs et leur fils avaient un plus grand intérêt envers la production porcine. De plus, l’étable avait besoin d’un bon investissement et la production porcine leur donnait l’occasion d’acheter plus de terres pour leur grande culture.



De 1990 à 1992, ils produisent des porcs à forfait. Puis, en 1992, leur fils David âgé d’à peine 18 ans s’associe à l’entreprise. Ils transforment à ce moment le bâtiment en site naisseur-finisseur. Ils deviennent indépendants et autosuffisants avec leurs 125 truies, et fabriquent leur moulée à la ferme avec leurs grains. Leur production demeure ainsi jusqu’en 2002, soit l’année de la vente du troupeau. Les bâtiments étaient vieillissants, les animaux peu performants et le site ne se trouvait pas à proximité de la maison... Ils ont d’autres projets en tête. Toutefois, le moratoire porcin met leurs plans en veilleuse. Ils produisent entre-temps des porcs à forfait dans la partie d’engraissement de la ferme.

En 2005, à la fin du moratoire, la famille Côté est prête. C’est le début de l’aventure avec Agri-Marché. La famille construit deux pouponnières de 1 200 places chacune, plus près de la maison. Pour David et ses parents, il s’agit d’une avancée technologique de 30 ans. Ils passent d’une ferme des années 70 avec des animaux multisource aux poids très variables, à un bâtiment neuf des années 2000 plus automatisé avec des lots de porcelets égaux et plus performants. Agri-Marché leur a été conseillée par leur vétérinaire de l’époque. Ils trouvent une stabilité financière, un revenu plus fixe et ont confiance en la fiabilité de l’entreprise. C’est un vent de renouveau qui souffle sur l’entreprise. David commence à prendre une plus grande place dans celle-ci. En 2006, ils vendent leur site naisseur-finisseur et construisent un engraissement de 1 400 places dans un site isolé, entouré de bois. Puis, en 2012, David Côté rachète les parts de l’entreprise à ses parents et devient l’unique propriétaire de la ferme.
 

ARRIVÉE DES BALANCES-TRIEUSES

La Ferme Canico, soucieuse de la sécurité de la main-d’oeuvre et des animaux, est à l’affût de la technologie pour améliorer les conditions de travail. En 2014, les projets continuent. Un deuxième engraissement de 700 places est construit, cette fois avec une balance-trieuse en cafétéria, grâce aux recommandations de son conseiller, Stéphane Grégoire. David tente l’expérience au départ avec une pointe de curiosité. La qualité du travail est améliorée. Ravi de l’expérience, il décide de transformer en 2015 la moitié de son autre engraissement en cafétéria. La seconde moitié devrait être modifiée prochainement.
 

UNE FERME, C’EST AUSSI UNE HISTOIRE DE FAMILLE

En 1993, David rencontre sa conjointe, Isabelle Caya. Elle aussi est issue du secteur agricole et comprend bien la réalité de la vie d’agriculteur. Isabelle aide à l’occasion sur la ferme lorsque le temps lui permet, car elle travaille à temps plein dans le secteur scolaire à titre de personne-ressource pour les élèves en difficulté d’apprentissage. Le couple se marie en 1999. Ils ont par la suite trois enfants : Sarah-Kim, William et Xavier, aujourd’hui âgés de 15, 14 et 10 ans. Les enfants s’impliquent progressivement dans la ferme, mais David et Isabelle ne veulent pas leur imposer de choix. Pour l’instant, ils sont encouragés à vivre leurs propres expériences et à découvrir leurs champs d’intérêt. L’avenir nous dira ce qu’ils auront décidé.

À L’AFFÛT ÉGALEMENT DES NOUVEAUTÉS DANS LES CULTURES

La ferme cultive aujourd’hui 435 acres en rotation maïs-soya. Le soya est très souvent semé en semis direct, et un travail réduit du sol est effectué le reste du temps. Il n’y a que très rarement de labour sur la terre qui a été entièrement drainée. La technologie s’est aussi rendue aux champs, puisque certains travaux sont assistés par GPS. Cet avancement a été possible grâce à l’adhésion de la Ferme Canico à une CUMA.
 

L’EXPÉRIENCE DES BALANCES-TRIEUSES

David Côté est très satisfait de son choix d’installer des balances-trieuses en cafétéria. « Cela ne permet pas de gagner du temps, mais d’économiser des efforts. Le travail est moins difficile et les risques de blessures sont moins grands. »

Cela permet de travailler seul.
Il n’est plus nécessaire d’être deux pour peser les porcs, puisqu’ils se pèsent d’eux-mêmes. Donc, plus besoin de les pousser. Toutefois, il faut prévoir plus de temps d’observation.

Le chargement des porcs est plus facile.
Il a observé dès le début que les porcs en cafétéria sont habitués à se déplacer et sont plus faciles à charger tout en étant déjà tous regroupés.

Le bien-être animal est amélioré.
Les porcs en cafétéria ont accès à plus d’espace et à plusieurs zones variées. Il y a rarement des problèmes de compétition. « Les porcs sont plus libres ». Ils socialisent davantage entre eux et avec les humains qui sont plus souvent dans leur environnement. Ils n’ont plus peur des humains. Avec l’augmentation des préoccupations et de la pression sociale entourant le bien-être animal, c’est vers ce genre de régie que David croit que l’on se dirige.
 

COOPÉRATIVE D’UTILISATION DE MATÉRIEL AGRICOLE (CUMA)

Depuis un an, la Ferme Canico fait partie de la CUMA de Saint-Sylvère. Cela a permis de diminuer les coûts liés à l’achat de machinerie et de pouvoir acquérir des équipements plus performants. David et Isabelle gagnent ainsi temps et argent. Par contre, une planification et une communication adéquates entre les membres s’avèrent essentielles. C’est un changement de mentalité, mais ils peuvent profiter de machineries qui seraient difficiles de rentabiliser pour une seule entreprise comme une batteuse, une tour GPS, une excavatrice, un plus gros semoir, etc. Avec l’explosion des coûts des machineries, cela leur permet de rester à jour et plus performants.
 

LES PROJETS D’AVENIR

La Ferme Canico est une entreprise dynamique à l’affût des possibilités d’expansion, tant sur le plan de la production porcine que des terres. C’est avec le sourire qu’ils parlent de leurs projets. David et Isabelle ont confiance en l’avenir et projettent d’exploiter une petite érablière lorsque les enfants seront un peu plus grands.



Agri-Marché est fière d’appuyer la Ferme Canico depuis plus de 10 ans. Nous leur souhaitons beaucoup de succès dans leurs projets futurs !

MÉLANIE ROY, agr.
Conseillère en production porcine
Agri-Marché inc.