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Des poignées de main, un virus et des trains...

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Avec la guerre commerciale sino-américaine, l’apparition d’une nouvelle souche de coronavirus (COVID-19), le printemps tardif de 2019 et les arrêts du service ferroviaire canadien, il peut sembler improbable de pouvoir se repérer lors de l’achat ou de la vente de sa récolte.

Avec tous ces facteurs qui peuvent influencer le cours du prix des contrats à terme, voici le temps de faire un bref bilan de l’actualité avant de passer à l’action.
 

GUERRE COMMERCIALE : L’ÉPOPÉE


LE PROTECTIONNISME

Un des objectifs de l’actuel président américain est de réduire la balance commerciale, soit la différence entre la valeur monétaire de ce qui est importé et exporté entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux. La technique utilisée est essentiellement le protectionnisme par l’imposition de tarifs. Présentement, c’est le conflit avec la Chine qui prend le plus d’ampleur étant donné les volumes qui sont transigés entre les deux pays. Étant un importateur majeur de fève de soya américaine et s’étant fait imposer des tarifs, la Chine commence à utiliser cette dernière comme voie de négociation au début d’avril 2018(1).
 

LA POIGNÉE DE MAIN; SIGNATURE PHASE 1

Avec la signature de la phase 1 de l’entente entre la Chine et les États-Unis le 16 janvier 2020, on pouvait s’attendre à une variation du marché. Or, bien que l’entente stipule une augmentation d’achat de produits agricoles de 12,5 milliards en 2020 et 19,5 milliards en 2021(2,3), on y retrouve des clauses traitant « d’achat à prix concurrentiel » ou statuant que « dans la mesure où il y aurait un désaccord découlant de cette entente, les partis peuvent suspendre leur obligation à cette entente ou adopter des mesures de représailles proportionnelles ». Donc, en plus d’être peu restrictive, l’entente ne spécifie pas de quantités parmi les achats chinois de produits agricoles tels que la fève de soya, le blé, le maïs, le coton, la farine, le miel, le cheval, le bœuf, le porc ou les fruits et confitures(4).

Cette nouvelle ne semble pas avoir affecté la fève de soya dans la mesure où l’entente est intervenue, mais concrètement, aucune action n’a encore été entreprise. Au moment d’écrire ces lignes, les firmes chinoises pourront demander une exemption de tarifs à compter du 2 mars 2020 pour faciliter l’achat de fève de soya américaine. Si l’exemption est accordée et la Chine achète la fève, cela pourrait permettre à l’exportation de rattraper partiellement son retard et aux prix de remonter à Chicago.
 

ARRIVÉE DU CORONAVIRUS

 

L’ORIGINE ET LE RISQUE

Les coronavirus ne sont pas nouveaux. Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) sont deux coronavirus qui ont respectivement fait leur apparition en 2003 et 2012. Par contre, la nouvelle souche COVID-19 (SARS-CoV-2) décelée en décembre 2019 est tout aussi virulente et c’est ce qui la rend dangereuse pour les personnes au système immunitaire affaibli.

En ce qui concerne le grain et plus particulièrement la fève de soya, ce virus pourrait entraîner une réduction de la production chinoise et un ralentissement des objectifs ciblés lors de la signature de la phase 1 bien qu’il n’y ait rien de tangible pour l’instant. Il faudra continuer de suivre l’évolution du virus et son influence sur les prix.
 

INTERRUPTION DU SERVICE FERROVIAIRE

Après la reprise des activités ferroviaires le 27 novembre 2019 suivant une négociation entre le CN et ses employés, voila que le réseau est de nouveau entravé.
Le 7 février 2020, des manifestants de la communauté Mohawk de Tyendinaga bloquent en effet les voies ferrées dans le secteur de Belleville, en Ontario. Il s’agit d’un important passage pour le CN puisqu’il sépare le Québec et les Maritimes du reste du Canada.

Si la situation se maintient, on pourra s’attendre à une augmentation temporaire des bases pour le tourteau de soya et le maïs américain. Le prix des produits transformés devrait aussi subir une augmentation temporaire due aux coûts supplémentaires engendrés par les moyens de transport alternatifs.
 

RAPPORT WORLD AGRICULTURAL SUPPLY AND DEMAND ESTIMATES (WASDE)

Dans le rapport de février dernier, il est estimé que la fève sera exportée davantage (1 825 milliards de boisseaux), et par conséquent que les stocks seront moindres (425 millions de boisseaux).

Le graphique ci-dessus tient compte de l’ensemble des rapports WASDE, des nouvelles concernant la guerre commerciale avec la Chine et des dates d’apparition de virus depuis novembre 2017. Selon l’historique de la fève, plusieurs projections ont été réalisées sur diverses périodes et ont fait ressortir l’étrange tendance de 2019 et l’imprédictibilité de 2020. Bref, il vous faudra suivre l’actualité de près et utiliser les ressources à vos dispositions afin de ne pas manquer les opportunités à venir.


Références
(1) https://www.piie.com/blogs/trade-investmentpolicy-watch/trump-trade-war-china-date-guide
(2) https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1108501/etats-unis-chine-tarifs-guerre-commerce-deficits
(3) https://www.census.gov/foreign-trade/balance/c5700.html
(4) https://www.politico.com/news/2020/01/15/what-is-in-us-china-trade-deal-099399

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