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Les fermes enchanté et lait d'or: une histoire familiale de succès

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Nous savons fort bien que le secteur des grandes cultures est synonyme de dur labeur, de travail acharné. Les saisons passent mais ne se ressemblent guère. La famille Doré, de Saint-Félicien au Lac-Saint-Jean, est un bel exemple de succès quant à la rigueur, au travail d’équipe, à l’entraide et au sentiment d’accomplissement menant à la réussite de deux entreprises familiales.

PREMIERS PROPRIÉTAIRES

La famille Doré en est rien de moins qu’à la quatrième génération d’agriculteurs. Après avoir essayé d’autres métiers à l’extérieur du LacSaint-Jean, sa région natale, Marcel Doré revient à la source et représente ainsi la deuxième génération. Après des débuts à Saint-Prime, il s’installe en 1973 à Saint-Félicien où il construit la résidence familiale. En plus de son côté très avant-gardiste, Marcel est très à l’ordre et accorde une grande importance à la machinerie. Son fils Jean-Yves est fier d’être de la troisième génération de la famille à joindre les rangs. Dès l’âge de 9 ans, il tire les vaches et prend part aux tâches de la ferme. Il prend rapidement sa place dans l’entreprise et au fur et à mesure, Marcel le laisse prendre des décisions et l’appuie dans ce qu’il entreprend. Il y a dès le départ une forte complicité entre le père et le fils, qui est encore très présente aujourd’hui. Jean-Yves tente d’ailleurs de reproduire ce modèle de mentorat auprès de son propre fils, Maxime, agriculteur de quatrième génération. Malgré que ce dernier sache souvent fort bien quelle direction prendre, il reconnaît le savoir-faire de son père et n’hésite pas à prendre le temps de lui demander conseil.

UN TRANSFERT EN PLUSIEURS ÉTAPES

Maxime a toujours aimé travailler sur la ferme. Dès son plus jeune âge, il voulait en faire son métier. Il a tout de même été confronté à une petite période de questionnements et s’est dirigé en construction et mécanique. Après qu’il ait œuvré dans le secteur de la construction, l’appel du travail autonome a vite repris le dessus. C’est alors que Maxime a décidé de s’investir à 100 % dans la ferme laitière. Il y voit tous les avantages d’avoir sa propre entreprise et les heures de travail ne lui font pas peur. Le transfert de la Ferme Lait D’Or a ainsi été complété en janvier dernier. Pour ce qui est du transfert du secteur des grandes cultures de la Ferme Enchantée, Jean-Yves prévoit transférer le tout à Maxime, mais pas tout de suite; il souhaite vivre sa passion quelques années encore!

UN TRAVAIL D’ÉQUIPE

Puisque le transfert de la ferme laitière est complété, Maxime est automne dans ses choix et décisions. Par contre, il n’hésite pas à consulter son père, ses collègues et ses employés pour s’assurer que tous soient sur la même longueur d’onde. La synergie familiale est très présente tant à la Ferme Enchantée qu’à la Ferme Lait D’Or. Marcel se plaît à accompagner Jean-Yves et Maxime dans leurs tâches quotidiennes; pas question de manquer une journée! Il compte bien être présent tant et aussi longtemps que la santé sera au rendez-vous.

Dans le même sens, Jean-Yves et Maxime n’hésitent pas à se donner mutuellement un coup de main lorsque le travail est plus qu’abondant. Cette philosophie d’entraide est appliquée à la fois auprès des membres de la famille et des autres agriculteurs des environs; le succès des confrères est lui aussi important. Si un ami, un voisin ou même une personne qu’il connaît moins fait appel à lui, Jean-Yves se rend disponible s’il le peut. La qualité de son travail est connue mais surtout reconnue.

C’est pour toutes ces raisons que les employés qui travaillent avec Jean-Yves et Maxime font partie de l’équipe depuis de nombreuses années. Le manque de main-d’œuvre n’est pas un enjeu à la ferme et les employés en place sont efficaces et efficients. Malgré son jeune âge, Maxime possède de très belles qualités de gestionnaire. Il fait également preuve d’ouverture d’esprit en laissant la latitude nécessaire aux employés tout en n’hésitant pas à les diriger au besoin.

La synergie familiale est très présente tant à la Ferme Enchantée qu’à la Ferme Lait D’Or.

LES GRANDES CULTURES

Malgré qu’il ait d’abord expérimenté le secteur laitier, Jean-Yves s’est rapidement découvert une passion pour les grandes cultures et la machinerie. Le lait était un complément pour assurer la stabilité des revenus de l’entreprise. À la Ferme Enchantée, on cultive 1 000 acres de blé, 600 acres d’avoine, 500 acres de canola, un peu de soya et, lorsque les oies ne mangent pas toutes les semences, la ferme cultive quelquefois du sarrasin. Les récoltes sont en bonne partie revendues à Agri-Marché, ce qui fait de la Ferme Enchantée un bon client mais aussi un bon fournisseur. Une solide relation s’est tissée depuis près de 30 ans.

Avec les grandes cultures vient la machinerie. La Ferme Enchantée peut exploiter ses champs grâce à 4 tracteurs Case, 4 tracteurs John Deere, une batteuse John Deere S680 avec table de 35 pieds à tapis MacDon, une faucheuse andaineuse MacDon avec table de 25 pieds pour couper le canola et le foin, un semoir conventionnel Great Plains de 40 pieds et un Grain Car. Le transport des céréales est assuré à l’interne par un inter et un trailer dompeur à l’arrière d’environ 35 pieds qui assume 30 tonnes de blé.

Avec 2 500 acres réparties sur 4 emplacements, pas le temps de chômer! Dans le but d’aller le plus vite possible, il n’est pas rare que Jean-Yves taquine ses collègues lors des semis; s’il le pouvait, il serait devant la herse! Connaissant son tempérament, ses collègues ne se laissent pas avoir… Ils arrivent parfois plus tôt pour prendre de l’avance! Dans ce cas, ils sont déjà avancés à l’arrivée de Jean-Yves. « Il n’a pas de tanneux! », précise Jean-Yves pour nous illustrer à quel point son collègue n’est souvent « pas arrêtable ». Comme quoi même les collègues de Jean-Yves sont fidèles au poste et ont à cœur le sentiment d’accomplissement.

Des années difficiles, certes, il y en a eu. Tout particulièrement l’été dernier, alors que la grande sécheresse a considérablement affecté la récolte. La première coupe a rapporté moins de 50 % de ce qui était prévu. La deuxième a été un peu plus fructueuse avec 65 % et heureusement, Jean-Yves a pu réchapper le tout avec la troisième coupe. C’est malgré tout le tiers du rendement d’une année normale qui a été retranché. Ces conditions inhabituelles et hors de contrôle ont aussi affecté les agriculteurs des alentours. Jean-Yves et Maxime avaient des réserves de petites balles dans la grange depuis 5 ou 6 ans, qu’ils ont pu vendre à des agriculteurs qui étaient dans le besoin. Ils ont ainsi pu équilibrer le tout en pigeant dans les stocks des années précédentes. Prévoyant de nature, Maxime pense semer du maïs cet été en prévision de réserves pour les années à venir; il sera ainsi en bonne posture si une autre sécheresse survenait. Avec l’ensilage de maïs, il se donne par ailleurs des opportunités et une sécurité additionnelles et densifie le rendement potentiel.

La température représente évidemment un enjeu très important en agriculture. La pluie dicte souvent les horaires. Lorsqu’on annonce beaucoup de pluie pour le lendemain, qu’il est 20 h et qu’on sait que 350 balles de paille de canola à ramasser nous attendent, on se retrousse les manches et on se relaie pour travailler en pleine nuit!


UNE PRODUCTION LAITIÈRE EN CONSTANTE AUGMENTATION

La Ferme Enchantée en était à 18 kg par jour en 1973, puis la production a monté. Des rénovations intérieures ont été effectuées dans le but de favoriser l’ergonomie. Un premier robot d’alimentation a été installé en 2001 et remplacé par un nouveau en 2011. La ferme comporte 80 vaches avec la relève, dont 40 vaches en lactation. Depuis janvier 2019, Maxime est propriétaire de la division laitière, d’où la création de la Ferme Lait D’Or. Il a réduit le nombre de vaches d’une dizaine mais a augmenté les rations, le maïs et les suppléments. Une sélection a été effectuée au niveau des vaches ayant un trop haut taux de cellules somatiques. De plus, Maxime a porté une attention particulière à la génétique des vaches. Une relève interne a été créée en 2016. Maxime procède à la sélection de bonnes génisses lors d’encans auxquels il participe. Il a réussi à abaisser le taux de cellules somatiques à moins de 200 000 grâce aux bonnes recommandations de sa conseillère en production laitière chez Lactech et à la sélection des vaches. Avec tous ces changements et améliorations, Maxime a pu passer de 23 kg à 32 kg en moyenne par vache et à ce jour, il a même atteint près de 47 kg par jour, ce qui constitue une augmentation du rendement de plus de 39 % depuis le transfert de la ferme le 1er janvier 2019!

PRENDRE LE TEMPS DE VIVRE!

Les horaires estivaux sont organisés de sorte de pouvoir profiter des belles fins de semaines. L’hiver, puisque le travail est moins exigeant, Jean-Yves exerce son autre passion : la motoneige. Il fait plus de 10 000 km par hiver, parcourant la province avec ses amis. Il se donne aussi le droit d’effectuer un petit voyage dans le Sud. Il est très important de prendre le temps de décrocher; c’est ce qui permet de revenir en force!

Comme son père avant lui, Maxime se lève très souvent avant le soleil! Et il n’est pas rare que ses journées se terminent tard en soirée lors de la période des semences. Heureusement, sa conjointe Claudie provient d’une famille agricole et a grandi sur une ferme laitière. Il n’était pas rare qu’elle entende son père entrer aux petites heures du matin lors de la période des foins; elle connaît et comprend la réalité de Maxime. Étudiante en vue d’être préposée aux bénéficiaires, elle n’a pas peur des heures de travail elle non plus et n’hésite pas à donner un coup de main à son conjoint lorsqu’il en a besoin.

Agri-Marché appuie fièrement Maxime et Jean-Yves dans leurs aventures et les félicite pour leurs efforts, leur dynamisme et leur succès!

L’AVENIR

Optimiste et plein de projets, Maxime compte bien devenir le seul propriétaire des fermes Enchantée et Lait D’Or. Le deuxième transfert devrait s’amorcer d’ici cinq à six ans, mais Jean-Yves entend demeurer présent. Maxime sait qu’il pourra toujours compter sur son père pour le conseiller et le guider, comme son grand-père a pu le faire dans le passé. Il achète présentement du quota à tous les mois. D’ici cinq ans, il souhaite acheter un robot en vue d’atteindre ses objectifs en matière de kg par jour, puis un deuxième si les résultats sont au rendez-vous. Sur un horizon de cinq ans, il prévoit avoir une centaine de vaches et atteindre près de 150 kg par jour. Un bel avenir est devant Maxime et Jean-Yves accompagnera son fils pour assurer la pérennité des deux entreprises.



LUC SIMARD
Négociant en grains
Agri-Marché inc

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1 commentaire(s)
Germain savard2020-01-26 13:12:11
Super bel article, vous êtes de bons travailleurs!
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