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Les céréales d'automne

Végétal •

L’été débute à peine qu’il est déjà temps de songer aux semis des céréales d’automne. Il existe de nombreux avantages à les introduire aux rotations. Parce qu’elles permettent la répartition des travaux dans le temps (la récolte hâtive favorisant le semis d’un engrais vert ou d’une fourragère selon la région), une grande quantité de paille ou encore simplement de bénéficier de rendements plus élevés, les céréales d’automne ont leur place dans les rotations.

Par contre, plusieurs questions sont pertinentes et il faut garder en tête que nos hivers parfois capricieux ont leur mot à dire dans la réussite de notre culture. Est-ce que les champs sélectionnés ont le potentiel pour que tout fonctionne bien? Que doit-on semer, quand et comment? Quels sont les marchés pour la vente de la récolte?

À la base, l’égouttement est un des facteurs clés à considérer; si de l’eau stagne à la surface du champ, c’est mauvais signe. Il est probable que votre culture périsse à cet endroit pendant la saison hivernale. Une grande accumulation de neige qui tarde à fondre au printemps peut aussi être un redoutable ennemi des céréales d’automne, tout comme l’absence de neige.

Dans certaines zones du Québec, le seigle sera plus rustique que le blé et sa survie devrait donc être plus facile. Depuis quelques années, Semican offre des seigles hybrides dont la variété Gatano. Les grains sont plus petits et leur récolte est prisée pour des marchés spécifiques à l’alimentation animale. Le rendement peut être jusqu’à 25 % supérieur à celui d’un seigle de type conventionnel! De plus, le taux de semis est très faible, soit autour de 80 kg/ha. Ces seigles tallent aussi de façon impressionnante et la production de paille est généralement très bonne. Par contre, pour que le seigle remplisse ses promesses en matière de rendement, la régie doit y être. Côté blé, nouvellement sur le marché, la variété Montcalm se démarque par son niveau de protéines élevé et sa survie hivernale.

Que vous optiez pour l’une ou l’autre des céréales, il y a des avantages à semer tôt. On augmente ainsi la chance de survie à l’hiver, la vigueur de départ au printemps en est améliorée et les rendements suivent. Notons que la profondeur de semis souhaitée n’est pas la même que dans le cas des céréales de printemps. Deux raisons l’expliquent. D’une part, pour une levée uniforme, on a besoin d’humidité. Or en septembre et octobre, le terrain est généralement plus sec qu’au printemps. Ne soyez donc pas gênés de placer la semence à une profondeur minimale d’un pouce et demi. D’autre part, c’est dans cette partie sous-terraine que le plant accumule ses réserves pour l’hiver. Si le grain est très en surface, l’hypocotyle sera très court et on diminue les chances de survie hivernale. Bien que les semis à la volée fassent plusieurs adeptes, leurs résultats varient grandement d’une année à l’autre et c’est un risque qu’il faut être prêt à assumer.

UNE GRANDE ACCUMULATION DE NEIGE QUI TARDE À FONDRE AU PRINTEMPS PEUT AUSSI ÊTRE UN REDOUTABLE ENNEMI DES CÉRÉALES D’AUTOMNE, TOUT COMME L’ABSENCE DE NEIGE.

Par ailleurs, il ne faut pas négliger la fertilisation et l’idéal est de fractionner. On recommande une première application d’azote au semis, qu’on renouvellera au printemps lorsque le blé ou le seigle se réveillera. Il est aussi possible de faire une troisième application pour favoriser un taux de protéines du blé plus élevé. En ce qui concerne le seigle, il est plus sensible à l’ergot alors il est justifié d’opter pour un complément en bore.

Arrive le printemps; nous effectuons une tournée de nos champs! Certains vont même récupérer des plants sous la neige pour vérifier s’ils se réveillent. Si la survie n’est pas parfaite mais qu’on fait le choix de conserver le champ en culture, il existe des moyens de réparer ou de contrôler les dégâts. En effet, selon les régions et les équipements à la ferme, il peut être possible de semer du pois. Celui-ci se battra en même temps que les céréales et sera facile à séparer au criblage. Sinon, un semis de trèfle peut être fait. Ce dernier remplira l’espace laissé vacant et contribuera en azote pour la culture suivante. Certains seront tentés de resemer une céréale de printemps, mais il est plutôt rare que les maturités concordent. Il faudra alors sacrifier la maturité de l’une par rapport à l’autre, ce qui aura un impact sur la qualité de la récolte…




JUDITH FRANCŒUR, agr.
Directrice de territoire
Semican inc.


JÉRÔME BLOUIN, agr.
Conseiller aux ventes végétales
Agri-Marché inc.

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