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En route vers la Ferme du Mitan

Lactech •

Située à Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans, une MRC insulaire d’un peu plus de 7 000 habitants, la Ferme du Mitan est l’une des fermes disposant de l’un des plus beaux paysages agricoles du Québec. Depuis la ferme, nous avons une vue sur toute la région de Bellechasse avec ses terres agricoles et la vallée de la rivière Boyer. La Ferme du Mitan est située dans une municipalité à forte concentration agricole et touristique. Elle se retrouve donc dans une campagne bucolique, tout en étant à quelques pas du centre-ville de Québec et près de tous les services.

La route du Mitan permet de traverser l’île du nord au sud, au coeur des villages de Sainte-Famille et de Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans. Souvent décrite comme la plus belle route de l’île, plusieurs personnes aiment la traverser pour apprécier les subtilités naturelles qui composent son centre. En nous arrêtant à la croix située au milieu (mitan), nous sommes récompensés par une vue époustouflante sur le fleuve; nous pouvons apercevoir les montagnes au loin. Rares sont les chemins sur l’île qui vous permettent d’apprécier aussi pleinement les paysages forestiers et agricoles.

Les ancêtres forgent l'avenir 

L’aventure agricole débute en 1920 avec Joseph Létourneau. Comme plusieurs agriculteurs de cette époque, il prend la décision d’exploiter plusieurs secteurs. Il se lance dans la production laitière, maraîchère et acéricole. En 1957, Lucien et sa femme Madeleine reprennent les rênes de l’entreprise. Ils continuent de faire croître la rentabilité de la ferme. Les achats de quotas et de terres se font régulièrement, ce qui permet à la Ferme du Mitan de se démarquer dans la région. Par la suite, les enfants de Lucien et de Madeleine, Jean et Alain, décident de prendre la relève de l’entreprise en 1986. Ces derniers choisissent de se concentrer sur les productions laitière et acéricole et de laisser tomber la production maraîchère. La croissance de l’entreprise se distingue davantage avec cette génération. L’achat de quotas, l’achat de terres, des agrandissements du bâtiment, la construction d’un silo tour et la transformation d’un ancien entrepôt à pommes de terre en stabulation libre sur litière accumulée pour les génisses de remplacement sont tous des changements apportés pour le bien-être et l’amélioration de l’entreprise. En 1996, la ferme devient une compagnie et, au fil des ans, Jean et Alain procèdent à quelques agrandissements afin d’augmenter la production par l’ajout de vaches en lactation.
 


En plus de toute la charge de travail dans l’entreprise, Jean et Alain ont su diversifier leurs activités. Jean est devenu commerçant d’animaux ainsi que transporteur pour la région de l’Île d’Orléans et de La Côte-de-Beaupré. Quant à Alain, il est devenu « forfaitaire » pour d’autres agriculteurs de la région. Avec un autre producteur laitier du coin, ils produisent de grosses balles de foin. L’un presse tandis que l’autre s’occupe de l’enrubannage des balles. Au fil des ans, Jean et Alain ont accumulé de l’expertise, de l’expérience et du capital pour faire croître l’entreprise. Chaque investissement est soigneusement planifié et analysé pour veiller à la rentabilité. « Il faut investir au bon moment et à la bonne place », nous raconte Jean. De plus, avec sa formation d’électromécanicien, Alain se débrouille très bien avec toutes les notions d’électricité. Il conçoit des systèmes automatiques pour l’eau d’abreuvement et la RTM et effectue plusieurs améliorations dans les bâtiments.

La relève prend place! 

Aujourd’hui, la 4e génération des Létourneau prend la relève de l’entreprise. Il s’agit d’Éric et de Gabriel (les enfants de Jean) ainsi que de Maxime (le fils d’Alain), ces trois jeunes de moins de 30 ans composent la relève. Depuis 2016, les deux frères et leur cousin prennent part de façon plus active aux décisions de la ferme. Ils sont maintenant cinq actionnaires à part égale dans l’entreprise. La ferme possède aujourd’hui 370 acres en culture, soit 47 acres de soya, 180 acres de foin, 60 acres d’avoine, 85 acres de maïs d’ensilage et 100 acres de boisé. Ils possèdent 115,85 kg de matière grasse. Avec plus de 10 000 kg de moyenne de lait à 4,13 % de matière grasse et à 3,40 % de protéines, cette ferme surpasse les moyennes nationales.

La répartition du travail 

Tout le monde a de quoi s’occuper à la ferme. Jean est toujours responsable du transport des animaux de la région, des champs et il s’assure de coordonner les travaux. Pour sa part, Alain se charge de la mécanique, de l’entretien et du forfait. Gabriel, diplômé en production laitière du Centre de formation agricole de Saint-Anselme en 2010, s’occupe de la régie du troupeau. En plus d’être inséminateur au Centre d’insémination artificielle du Québec (CIAQ), il effectue la sélection de taureaux. Éric s’occupe de la gestion financière, des dossiers environnementaux ainsi que des dossiers concernant les semences et les rotations des cultures. Ce dernier est diplômé en 2009 de l’ITA de Saint-Hyacinthe en gestion et exploitation d’une entreprise agricole. Quant à Maxime, diplômé en production laitière depuis 2010, il s’occupe des champs, de la mécanique et de l’entretien, en plus d’être un passionné de foires. Dans cette entreprise, tous les actionnaires sont polyvalents. Chacun effectue les traites selon un horaire établi, et tous participent aux divers travaux.
 

Éric regarde le programme alimentaire avec son conseiller.


Pour l’année 2016, ils ont su dégager une marge alimentaire de 7 200 $ par vache, par année, avec un coût d’alimentation de 13,77 $ par hectolitre. La moyenne provinciale étant de 6 250 $ de marge par vache, et un coût d’alimentation de 14,24 $; la Ferme du Mitan se taille une place plus que respectable dans le palmarès de Shur-Gain.

L’alimentation se compose d’une RPM de base servie à l’ensemble du troupeau laitier. Par la suite, un distributeur de concentrés repasse pour nourrir les vaches avec une production supérieure à la moyenne. La ration est conçue comme suit : 20 kg d’ensilage de maïs, 18 kg d’ensilage de foin, 4,5 kg de maïs-grain sec, 1,5 kg de soya et un supplément protéique commercial. L’utilisation d’un système de balance et de moteur à vitesse variable permet de créer cette RPM. Un changement majeur a été effectué dans le principe alimentaire cette année : le maïs humide a été remplacé par du maïs sec. L’objectif consiste à réduire les quantités de concentrés servies par repas ainsi qu’à diminuer la variation de qualité dans le silo. La présence de moisissures était parfois un problème en début de printemps ou lorsque le silo était presque vide. L’achat de maïs permettra d’éliminer le problème de qualité.

Pour l’avenir, les trois jeunes actionnaires désirent continuer avec la même vision que leurs parents et grands-parents.


La qualité des fourrages est un critère important à la ferme, tant dans l’ensilage de maïs que dans le foin. Les propriétaires s’efforcent tous de faire de meilleurs fourrages pour obtenir une digestibilité supérieure. En 2013, la construction d’un silo de 20 pieds sur 100 pieds a permis d’obtenir de l’ensilage fermenté en tout temps ainsi qu’une plus grande quantité d’ensilage de maïs; un fait à ne pas négliger en production laitière.

La production de lait par vache est primordiale pour les Létourneau. Ils souhaitent produire le plus de lait par vache. L’objectif de production visé est de 35 litres par vache. Pour ce faire, ils vont optimiser la génétique du troupeau, mais augmenter également le confort et la ventilation. Le concept de reproduction a été et sera revu afin de diminuer l’intervalle de vêlage et d’améliorer ainsi la profitabilité du troupeau. Avec la venue de Gabriel, le nombre de jours ouverts à grandement diminué depuis deux ans. Chaque année, la production d’un foin de qualité pour les vaches taries s’avère un enjeu. Dans leur cas, ils réussissent à faire un foin de bonne qualité, mais aussi de bonne appétence pour les vaches. Par le fait même, la qualité des vêlages est très bonne et le départ des fraîches est bon. Une attention particulière est portée aux vaches en transition. Gabriel nous explique que « l’important c’est la préparation; plus l’alimentation est basse en potassium, plus les vêlages vont bien! » La réduction du stress autour et pendant le vêlage est un enjeu, car les places dans l’étable étant limitées, il faut effectuer quelques changements stratégiques.

Étant donné que l’Île d’Orléans est à forte vocation maraîchère, les terres sont très coûteuses à l’achat. C’est pourquoi les cinq actionnaires désirent maximiser le rendement. Ceux-ci savent très bien qu’ils devront procéder à de nouveaux investissements pour augmenter la fertilité. Dans cet axe, les terres sont déjà très bien drainées et l’apport de chaux est constant. La rotation des cultures et l’apport d’engrais minéral sont au coeur de cette stratégie d’entreprise.
 


Pour l’avenir, les trois jeunes actionnaires désirent continuer avec la même vision que leurs parents et grands-parents. Toutefois, ils souhaitent l’adapter à leur façon de faire, bien entendu! Ils désirent augmenter la rentabilité par stalle, mais également optimiser leur étable au maximum afin d’accroître le profit par vache. Dans un avenir plus ou moins rapproché, ils songent à se tourner vers la traite robotisée, mais ne savent toujours pas ce qu’ils recherchent dans ce type de projet. Ils en sont à l’étape de dénicher des idées et des concepts lors de visites sur d’autres fermes. La relève veut laisser plus de temps à ses parents pour les libérer et leur permettre de profiter de la vie. Même son de cloche du côté des cédants. Ils veulent pouvoir laisser la place aux jeunes pour les rendre plus responsables et plus autonomes. Ils sont maîtres de leur décision et connaissent les orientations de l’entreprise.
 

Lactech est heureuse de s’associer à une entreprise à succès. Nous accordons beaucoup d’importance à la relève en agriculture. Bon succès dans les années à venir!
 

JONATHAN LÉVESQUE, T.P.
Conseiller en production laitière
Lactech inc.

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