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Les assurances en milieu agricole

Porc •

Pourquoi assurons-nous nos biens? Est-ce pour notre créancier? Oui et non! Le créancier nous oblige au minimum à couvrir la créance et non la valeur de reconstruction. Si le montant du prêt est couvert, il est satisfait. Mais, vous, êtes-vous bien couvert pour la sauvegarde de votre patrimoine?

D’abord, définissons le patrimoine. Tous les mois, vous remboursez votre prêt; tous les mois, votre avoir propre augmente. C’est cet avoir qu’on doit protéger, c’est votre acquis. Alors, pour quelle valeur devez-vous vous assurer? Certains diront de le calculer selon la valeur marchande : une année, votre porcherie vaut moins et, une autre, elle vaut plus. Donc, non, ce n’est pas cette valeur qu’il faut prendre en compte. C’est plutôt la valeur de remplacement ou, si vous préférez, le coût de reconstruction de votre bâtiment actuel, avec des matériaux semblables, au coût d’aujourd’hui.

Il y a longtemps, lorsqu’il y avait un incendie dans une ferme, tout le village se rassemblait pour une corvée. En très peu de temps et avec peu d’argent, l’agriculteur était de nouveau opérationnel. À l’époque, les fermes étaient petites et diversifiées, et elles investissaient de petits montants en assurances. Aujourd’hui, les fermes sont spécialisées et plus grosses; elles sont maintenant des entreprises d’envergure. Dans ma pratique, je constate que les représentants en assurances n’ont pas suivi la tendance et offrent encore des franchises de 500 $ ou de 1 000 $ pour des bâtiments qui valent plusieurs centaines de milliers de dollars. De l’autre côté, je réalise que les producteurs veulent économiser sur les primes d’assurances et qu’ils ont tendance à ne pas assurer leurs bâtiments à leur pleine valeur et à maintenir des franchises très basses. Ainsi, posez-vous la question : Qu’est-ce qui aura le plus d’impact sur mon entreprise? Perdre 500 $ ou 1 000 $ sur la franchise? Ou perdre de 100 000 à 200 000 $ sur la couverture d’assurances pour mon bâtiment incendié?
 

ASSURANCES APRÈS SINISTRES

Les compagnies d’assurances détestent gérer des petits sinistres, car, souvent, le coût en expertise est plus cher que le règlement. Autre point, la fréquence. Plus la franchise est petite, plus la fréquence est grande. Bien sûr, vous vous dites que vous êtes assuré et que vous payez une prime chaque année, mais il faut faire attention lorsque vous faites une réclamation de 2 000 ou 3 000 $ quand la franchise est de 1 000 $. Avant de réclamer, il est judicieux de vérifier s’il y aura un impact sur votre coût d’assurances annuel et si ce sinistre mettra votre entreprise en difficulté financière. Par exemple, si un producteur assure ses bovins pour l’égarement et qu’il réclame une vache par année, à la troisième ou à la quatrième réclamation, la compagnie d’assurances va probablement résilier la couverture, car il y a trop de fréquences de sinistres. Donc, une bonne stratégie à long terme est d’augmenter la franchise à 5 000 $. Dans d’autres domaines de l’assurance commerciale, les franchises sont de 10 000 $ et même de 25 000 $. Comme stratégie de couverture d’assurances, je préconise davantage de vous assurer à 100 % de la valeur de reconstruction et d’augmenter la franchise. Il est préférable d’assumer de petites pertes plutôt que de perdre plusieurs centaines de milliers de dollars s’il y a perte totale du bâtiment.
 

ÉVALUATION DES BIENS ASSURABLES

Comment évaluer le montant d’assurances pour vos bâtiments? Il faut assurer la valeur de votre bâtiment actuel et non celle du bâtiment projeté. Je vous donne l’exemple d’un producteur de lait ayant une grange-étable vallant 500 000 $ de coût de reconstruction. Dans ses rêves les plus fous, il se dit que s’il lui arrivait un sinistre, il bâtirait une étable à plafond cathédrale et stabulation libre avec un robot; une merveille de 2,5 M$. Ce producteur doit néanmoins assurer son bâtiment pour 500 000 $, puisque c’est la valeur de reconstruction de ce qu’il possède aujourd’hui. Dans le meilleur des mondes, il y a des évaluateurs en bâtiments spécialisés en bâtiments commerciaux et agricoles qui peuvent calculer le coût de reconstruction en fonction de l’assurance.
 

RÈGLE PROPORTIONNELLE

Par définition, la règle proportionnelle est une obligation (considérée comme telle par la plupart des assureurs) qui est exigée par l’assureur. Il vous oblige à couvrir votre bâtiment pour un minimum de 80 % de la valeur de reconstruction. Prenons, par exemple, un bâtiment qui a une valeur de reconstruction d’un million de dollars. Vous avez l’obligation de l’assurer pour un minimum de 800 000 $. Si votre bâtiment brûle dans un incendie et qu’il en résulte une perte totale, vous recevrez une indemnité de 800 000 $, et ce, même si votre bâtiment vaut un million. En effet, les assureurs ne versent pas plus que le montant d’assurance du bâtiment. Par contre, si vous assurez le même bâtiment pour 500 000 $ et qu’il y arrivait un sinistre partiel, comme un affaissement de toiture par la neige qui coûterait environ 30 000 $ de frais de réparations, l’assureur vous indemniserait pour 15 000 $, car votre bâtiment est assuré à 50 % de la valeur de reconstruction.

À l’achat de votre contrat d’assurance, il sera également important de vérifier si les clauses couvrent la valeur à neuf, les dégâts causés par le poids de la neige, etc.

La perte de revenus est un montant qui est inscrit dans votre contrat d’assurance. Elle est exprimée en pourcentage ou en montant d’assurance. La perte de revenus couvre le revenu que vous obteniez avant un sinistre. Par exemple, votre porcherie a subi un sinistre et elle est considérée comme une perte totale. Vous n’avez plus de revenus, mais vous avez encore des dépenses. La perte de revenus remplace le revenu de production pour vous permettre de payer vos factures et de combler vos besoins financiers en attendant la reconstruction et la reprise de la production. Pour les productions sous gestion de l’offre, vous devez tenir compte de la possibilité de louer votre quota, ce qui remplace une partie de votre revenu. La plupart des compagnies d’assurances couvrent la perte de revenus pendant une période de 12 mois. Le professionnel le mieux placé pour calculer vos besoins en revenu en cas de sinistre est votre comptable.


SERGE DELISLE
Courtier en assurances de dommages
Directeur clientèle
BFL CANADA — Risques et assurances inc.

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