1 800 463-3410

Comment maintenir un environnement de qualité pour vos oiseaux?

Volaille •

Pour faire suite à nos présentations lors de nos journées d’information Agri-Marché, nous avons convenu qu’il serait pertinent de faire un résumé des points marquants de notre conférence sur la gestion des équipements. L’article qui suit sera donc un rappel, dans l’ordre, des priorités à ne pas négliger. Producteurs avertis, soyez attentifs.

L’air

Comme nous, les oiseaux sont vivants et ont un besoin essentiel d’air. Vous conviendrez que l’air se trouve partout sur cette Terre, mais qu’en est-il de sa qualité… surtout dans vos bâtiments?

L’air que l’on respire à l’extérieur se compose de 78 % d’azote, 21 % d’oxygène et 1 % de gaz autres. On considère que 21 % d’oxygène est fortement suffisant pour maintenir toute source de vie, en vie. Par contre, vous savez comme nous qu’en production avicole, ces pourcentages de composition d’air peuvent varier tout au long de la vie de votre poulet. Si l’humidité augmente, l’ammoniac formé par la fermentation de la litière prendra alors plus de place. Ce gaz qui picote les yeux et la gorge lorsqu’il est en proportion élevée peut nuire au bon fonctionnement pulmonaire de vos oiseaux lorsqu’il est au-delà de 25 ppm. À 50 ppm et plus, on entre en phase critique face à la santé des oiseaux. Ensuite, les systèmes de chauffage, lorsque la combustion est incomplète, peuvent produire du monoxyde de carbone. Ce gaz est très toxique. Il est fortement conseillé de le surveiller pendant le départ de vos oiseaux afin qu’ils ne s’endorment pas à tout jamais. Il faut comprendre que plus les autres gaz tels que l’ammoniac (NH3), le monoxyde de carbone (CO) et le gaz carbonique (CO2) prennent de l’ampleur dans la bâtisse, moins l’oxygène occupe une place importante dans l’ensemble de l’air. La condamnation pour conditions respiratoires résulte souvent de gaz trop élevés en ammoniac et d’un faible apport en oxygène.

Un mélange adéquat de ventilation et d’ouverture d’entrée d’air en allant chercher entre 0,08 et 0,12 de pression statique permet de faire un bon brassage de l’air sans la faire tomber directement sur les oiseaux ou le long des murs durant la saison froide et au démarrage des poussins. Deux outils sont disponibles pour la vérification de la pression statique, soit une sonde directement reliée au contrôle ou un manomètre. La sonde est plus dispendieuse, mais elle permet de régler la pression statique désirée lorsqu’elle est bien maîtrisée. Les entrées d’air travailleront conjointement avec les ventilateurs en fonction de la pression statique demandée. Afin d’obtenir une meilleure pression statique, lors de vos départs de lot, ou si vos bâtiments laissent entrer l’air aisément, il est possible de travailler en mode chronomètre pour la ventilation. Ce mode de fonctionnement permet, par exemple, 50 secondes de marche et 50 secondes d’arrêt. Les ventilateurs marcheront la moitié du temps, mais seront aussi deux fois plus élevés en CFM (pied cube par minute). Le mode chronomètre peut fonctionner de différentes façons. Si cette méthode vous intéresse et que vous désirez plus de renseignements, demandez à votre conseiller, il pourra vous guider.

Enfin, il ne faut pas négliger l’humidité ambiante dans la bâtisse. Un bon contrôle de l’humidité permet de garder une litière sèche tout au long de l’élevage. Si ce n’est pas déjà fait, procurez-vous un capteur d’humidité. Il en existe à peu de frais sur le marché. La lecture du capteur pourrait vous surprendre par rapport à la perception que vous avez de votre environnement.

L’eau

L’eau est l’un des éléments les plus importants dans l’élevage des volailles à chair, et ce, tant pour ce qui est de la quantité que de la qualité. Voilà pourquoi il faut s’en préoccuper, même avant l’arrivée des poussins. En effet, afin d’éviter la présence de bactéries et d’autres contaminants dans les lignes d’eau, il est fortement recommandé de désinfecter celles-ci avec du peroxyde d’oxygène (Proxy Clean ou Cid 2000). Le dosage doit être celui recommandé par le fabricant. Le temps de macération du peroxyde d’hydrogène dans les lignes doit être suffisant pour que le produit réussisse à détruire le biofilm. Par la suite, saignez les lignes d’eau à l’eau claire. Puis, passez du chlore à haute dose pour détruire les bactéries libérées par la destruction du biofilm. Enfin, saignez de nouveau les lignes avec de l’eau chlorée à 3 ppm. Ainsi, vous donnerez la chance à vos oiseaux d’avoir une eau de bonne qualité dès leur arrivée. Les mesures de l’ORP (Oxidation-Reduction-Potential) et du pH sont aussi importantes à vérifier tout au long de l’élevage. Le pH recommandé est de 6,3 à 6,8. Si celui-ci est trop élevé, il diminuera l’efficacité du chlore. À l’inverse, si le pH est trop bas, il sera corrosif pour les équipements. Lorsque nous avons un pH idéal, nous devons aussi mesurer l’ORP. Une mesure entre 650 et 750 d’ORP nous assurera que notre chlore est à un niveau convenable pour détruire les bactéries dans l’eau.

En plus de la qualité de l’eau il faut se préoccuper de l’optimisation du système d’abreuvement en ajustant différents paramètres tels que le débit. Celui-ci doit être ajusté en fonction de l’âge des oiseaux. Attention! S’il est trop élevé par rapport à ce que l’oiseau est physiologiquement capable d’ingérer, le poulet ne boira pas davantage. Ça ne fera qu’accroître l’humidité dans la litière. Pour que le débit soit adéquat, il est recommandé d’utiliser la formule suivante : 20 ml + (âge poulet en jours) = nombre de ml par minute à obtenir par tétine pour chacune des lignes d’eau. Par exemple, pour des oiseaux de 32 jours, nous obtiendrons 20 ml + 32 jours = 52 ml par minute par tétine.

La hauteur et le niveau des lignes à eau doivent aussi être ajustés de façon adéquate afin d’éviter le gaspillage et la restriction d’eau. En ce qui a trait à la hauteur des lignes, référerez-vous à l’image ci-dessous afin de connaître la hauteur optimale en fonction de l’âge des oiseaux. Des lignes trop basses favorisent le gaspillage et détériorent la qualité de la litière, tandis que des lignes trop hautes priveront les oiseaux d’un gain de poids précieux. Le niveau des lignes Assurez-vous que les lignes d’eau soient au niveau pour éviter des bulles d’air dans le système. Soyez certains que chaque oiseau soit capable de s’abreuver convenablement. Pour ce faire, la litière doit être épandue uniformément sous les lignes d’eau afin que la hauteur de celles-ci soit uniforme. Si un ajustement est nécessaire, vous pouvez ajuster chaque descente de suspension avec un bloc pour vous assurer que peu importe où l’oiseau se trouve, la hauteur de la ligne est la même. En ayant de l’eau de qualité et en quantité suffisante pour vos oiseaux, vous vous assurez de mettre toutes les chances de votre côté pour avoir un troupeau en santé et avec de bons gains.

Moulée

Assurément, le bon entretien de vos silos est primordial afin de ne pas avoir de mauvaises surprises comme le bris d’une vis à moulée ou bien l’accumulation de résidus sur les parois des silos. La tension de la vis à moulée visée est de 7 pouces par 100 pieds ou selon le fabricant. Cela permet une bonne distribution de l’aliment sans abîmer la texture de la moulée. Comme les vis à moulée, les vis pour les soigneurs sont sujettes aux mêmes recommandations. Si, pour différentes raisons, les vis sont obstruées et que l’aliment ne s’écoule pas bien, un stress sera causé par le bruit. Voilà pourquoi il faut éviter ce genre de situation.

Les plats de moulée aussi doivent bénéficier d’une attention particulière dans leur ajustement tout au long du cycle de production. Avant tout, assurez-vous que les lignes des soigneurs soient égales tout le long du poulailler lorsqu’elles sont au plus bas. Il est beaucoup plus facile de vérifier leurs hauteurs lorsqu’il n’y a pas d’oiseaux dans la bâtisse. Des soigneurs trop hauts peuvent limiter l’apport en alimentation et créer de la congestion. Le tout amène une tendance moins uniforme des oiseaux. Des soigneurs trop bas engendrent un gaspillage de la moulée, une sélection des grains et un inconfort face à la ligne trop basse de la vis de distribution. Un truc facile à appliquer : veillez à ce que la hauteur du rebord des plats soit à la même hauteur que le bas du dos de vos oiseaux.

Ensuite, assurez-vous lors du remplissage des plats de moulée que ces derniers ne soient pas trop remplis. Vous obtiendrez alors un aliment moins farineux, vous aurez moins d’accumulation de médicaments au fond de vos plats lors des changements de phases de moulée et vous apporterez un aliment plus frais et appétant à vos volailles. Comme tout élément mécanique, les soigneurs ont besoin d’entretien à quelques occasions. Il serait bien de vérifier le niveau des huiles des transmissions et même de les changer à un intervalle de quatre ans ou selon la recommandation du fabricant. Du même coup, la vérification des roulements à billes pour la vis sans fin est de mise. Après tout, c’est fâchant d’avoir à intervenir sur ces équipements pendant la production, surtout un dimanche…

À propos des balances?

Plusieurs producteurs se sont installés des balances ces dernières années. Lorsque bien ajustés et fréquemment calibrés ces équipements font des merveilles pour le suivi des gains de poids quotidien de vos oiseaux et facilitent l’envoi des pesées aux abattoirs. Le poids à sept jours est probablement le poids le plus important. Meilleur est votre départ meilleur sera le poids obtenu à l’abattage. La norme veut que les oiseaux doivent atteindre au minimum quatre fois le poids d’entrée à sept jours d’âge.

Pour conclure, notez que les conseillers avicoles d’Agri-Marché se sont équipés d’outils pour la vérification des gaz, des pH, de l’ORP et du débit d’eau. Nous avons aussi une équipe hors pair avec nous à la nutrition et au laboratoire pour atteindre vos objectifs et répondre à vos questions. D’ailleurs, pour toutes questions, n’hésitez pas à joindre l’équipe d’Agri-Marché qui se fera toujours un plaisir de vous servir.


Josiane Roy, T.P.
CONSEILLÈRE EN PRODUCTION AVICOLE
AGRI-MARCHÉ INC.

Guillaume Rainville, T.P.
CONSEILLER EN PRODUCTION AVICOLE
AGRI-MARCHÉ INC.

En collaboration avec

Daniel Blais, T.P.
CONSEILLER EN PRODUCTION AVICOLE
AGRI-MARCHÉ INC.

<< Retour à la liste
0 commentaire(s)

Personne n'a commenté cette nouvelle.

Laisser un commentaire

(850/850 caractère(s) restant(s))