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Est-il possible d'avoir des marchés stables dans le monde du grain?

Grains •

Alors que les récoltes de maïs atteignent des records depuis maintenant trois ans et que la demande connaît une certaine stabilité, les prix des grains demeurent plutôt stables depuis la fin de l’été dernier. Les projections de rendement  sont plus optimistes qu’annoncé en septembre et la qualité semble être au  rendez-vous au moment d’écrire ces lignes. Tout pour conserver des niveaux  de prix relativement bas.

Malgré des phénomènes météo d’importance tout au long de l’été, les contrats à terme sont demeurés imperturbables en poursuivant lentement leur descente vers des niveaux parmi les plus abordables des cinq dernières années. Même les annonces du président américain Trump n’ont eu que peu d’impact significatif sur les marchés des commodités, si ce n’est que d’avoir ralenti la progression de la devise américaine. 

Dans un marché d’abondance où l’explosion de la demande se fait attendre, les producteurs ont tendance à entreposer leurs grains et attendre des moments plus favorables pour commencer à vendre. Le USDA maintient que des rendements positifs sont à l’horizon et les stocks de fin d’année demeurent confortables un peu partout.

Après deux hausses consécutives de 0,25 % du taux directeur de la Banque du Canada, cette dernière a choisi de maintenir son taux à 1 % pour le dernier trimestre de 2017, prétextant que la croissance du PIB canadien a été moindre que prévu et que l’endettement des ménages ne nécessitait pas un ralentissement de l’économie. Les projections de croissance du PIB pour les années à venir sont en léger recul par rapport à l’an dernier, ce qui laisse présager que les taux d’intérêt vont prendre un peu de temps avant de subir de nouvelles hausses. Le dollar canadien s’est donc replié dans des niveaux oscillant autour de 0,78 CAD/USD et les projections sont plutôt conservatrices quant à la possibilité d’autres hausses.

Parmi les nouvelles à surveiller, la renégociation de l’ALENA et la remise en question des systèmes de gestion de l’offre attirent de nouveau l’attention. Par contre, comme pour plusieurs idées de réformes lancées par le gouvernement Trump, peu sont confiants de voir quelque chose se concrétiser à court terme. Les chances sont plus fortes de voir le Farm Bill fondre de quelques millions au profit de la Défense nationale. Les tensions avec la Corée du Nord peuvent également venir perturber la stabilité qui s’est installée sur les marchés.

La demande asiatique pour les fèves de soya a par ailleurs repris de plus belle. Le gouvernement chinois remonte actuellement ses niveaux de stocks de fèves. Il en résulte une demande accrue dans une année de plus faible production. Le prix des fèves se maintient donc à des niveaux légèrement plus élevés, tout comme le prix du tourteau de soya par conséquent. 

Côté maïs, c’est la première année où les producteurs de grandes cultures ne seront pas couverts par le programme ASRA. De ce fait, nous risquons de voir s’installer certains prix plancher en deçà desquels l’intérêt des producteurs à vendre de grandes quantités sera diminué. D’un autre côté, les valeurs d’importation de l’automne dernier viennent mettre une limite aux hausses potentielles. Le marché va certainement bouger au cours des prochains mois, mais dans une fourchette de prix ne permettant pas de fortes variations. Les programmes d’exportation de maïs à l’automne 2017 étaient de faible importance; ils auront été plus dynamiques pour les fèves de soya. Cette année, nous remarquons une abondance de blé un peu partout au Québec, mais avec des niveaux de protéines en moyenne plus faibles dans plusieurs régions. En ayant moins de blé disponible pour le pain, il s’en retrouve davantage dans l’alimentation animale. Cela fausse un peu les prix québécois par rapport aux remplacements de l’Ouest canadien, mais les niveaux de prix actuels sont quand même acceptables pour la majorité des intervenants.






Bien que des opportunités de vente ou d’achat soient susceptibles de se présenter au cours de l’hiver, il se peut que les hausses de prix soient limitées et qu’une offre locale abondante pendant les six prochains mois empêche les fortes hausses de prix. Par contre, nous avons un intérêt direct à travailler au maximum avec la récolte locale même si celle-ci présentera certainement du maïs plus léger et inégal que ce que nous a offert celle de l’an dernier. Il sera donc important pour les fournisseurs de grains de bien connaître ce qu’ils auront à commercialiser pour éviter les escomptes ou les mauvaises surprises.

Les indicateurs de tendances qui essaient de prévoir la direction que prendra le marché continuent d’avoir une propension à la baisse. Par contre, comme nous atteignons des niveaux de prix qui se rapprochent des coûts de production, les risques à commencer à acheter à plus long terme sont de plus en plus faibles. Il faut surtout faire attention aux changements de recettes qui auront certainement lieu cette année pour s’ajuster à la qualité d’une récolte plus variable que ce que nous connaissons depuis trois ans.

Nouveau centre de grains 

Agri-Marché a démarré son nouveau centre de grains de Saint-Isidore cette année. L’objectif était de réduire de façon importante le temps d’attente au moment de la livraison des récoltes. Bien que la récolte ne soit pas encore terminée, les premiers indicateurs montrent que le défi a été relevé. 

Merci à tous nos partenaires, fournisseurs et clients d’avoir contribué à cette réussite.


SÉBASTIEN LAVOIE, directeur 
Commercialisation des grains 
Agri-Marché inc.

 

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