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Mise à jour sur les populations dans le maïs

Végétal •


MISE EN CONTEXTE ET HISTORIQUE

Un retour dans le passé nous démontre qu’il existe une forte corrélation entre l’atteinte de rendements plus élevés et de plus fortes densités de peuplement. Il est maintenant reconnu et bien documenté que des pratiques telles que le semis hâtif, la densité de population adaptée et l’uniformité de la distribution (espacement) des plants sont des facteurs ayant un impact fondamental sur l’atteinte du plein potentiel de rendement du maïs.

Une étude de l’Université de l’Illinois a proposé un classement des facteurs principaux influençant le rendement du maïs et a conclu que la population arrive en cinquième position, juste après l’azote ou le choix de l’hybride (Tableau 1). De 2004 à 2008, Monsanto Canada avait conduit des essais de populations qui avaient démontré qu’une augmentation de
5 000 plants/acre (passer de 30 000 à 35 000 plants/acre) permettait un gain de rendement de 439 kg/ha dans des sols ayant un potentiel de rendement supérieur à 10 T/ha. Les gains en rendement observés depuis des décennies grâce à l’augmentation du taux de semis sont rendus possibles par le développement de matériel génétique plus performant et plus tolérant aux stress (tiges plus solides), l’emploi de pratiques culturales plus adaptées (contrôle des mauvaises herbes, fertilisation adaptée), de même que l’usage de caractères biotechnologiques (Bt pyrale, Bt chrysomèle).

LA NOTION DE POTENTIEL DE RENDEMENT

Très rapidement, Monsanto Canada a mis de l’avant l’importance de distinguer, dans le choix de la population, les environnements ayant un haut potentiel de rendement et ceux ayant un faible potentiel (Graphique 1). Pour les 465 hybrides-sites testés entre 2011 et 2016 dans un environnement ayant un haut potentiel de rendement, passer d’une population de 30 000 à 35 000 plants/acre augmente le rendement de 480 kg/ha (courbe rouge du Graphique 1). Par environnements à haut potentiel, on entend : sols bien drainés et bien nivelés, bon niveau de matière organique, excellente structure, fertilité adéquate et bonne capacité de rétention en eau. Ces sols permettent d’augmenter les populations et les rendements y sont généralement supérieurs. Par environnements à faible potentiel, on entend : disponibilité de l’eau et des éléments fertilisants limitante, et présence de problèmes majeurs de drainage et de compaction. Dans ce cas, semer plus fort peut réduire la rentabilité et même conduire à des pertes économiques. Notons que le niveau de rendement considéré ici varie d’une région climatique à l’autre. Dans une région de moins de
80 jours de maturité relative (RM), un rendement sec supérieur à 10 T/ha est considéré comme très bon, tandis que dans une zone de 95 RM, un tel rendement serait considéré comme moyen.


Pour chaque courbe, il est indiqué la population pour laquelle le rendement est maximal (valeur supérieure), ainsi que celle pour laquelle la rentabilité est la meilleure (valeur inférieure). Pour les environnements au bas potentiel de rendement, une population « plancher » de 30 000 plants/acre devrait être respectée. Source : Données Monsanto Canada Inc. 2011-2016.


CHAQUE HYBRIDE RÉPOND DIFFÉREMMENT

La génétique de l’hybride est un autre facteur de décision important dans le choix de la population. En effet, certains hybrides « valorisent » davantage les hautes populations que d’autres, notamment parce qu’ils tolèrent mieux les stress causés par la compétition entre des plants plus serrés et/ ou ont des racines et tiges plus solides. Cette observation a conduit Monsanto Canada à tester chaque hybride individuellement avec des populations croissantes (Graphique 2).

Depuis 2010, plus de 5 000 points de données ont été obtenus sur des dizaines d’hybrides DEKALB à travers tout l’est du Canada. Premier constat : chaque hybride a sa propre courbe de population, caractérisée notamment par un plateau à partir duquel le rendement tend à diminuer quand la population devient trop forte. Ce plateau peut apparaître à des populations de 40 000 plants/acre, de 45 000 plants/acre, ou parfois même à des populations plus élevées. Deuxième constat : la verse racinaire et de tige tend à augmenter selon l’hybride. Une verse de moins de 5 % est acceptable. Mais si un hybride montre des niveaux de verse supérieurs à 10 %, cela indique qu’il est plus adapté à des populations plus basses. Troisième constat : la courbe de population peut varier pour un même hybride selon qu’il soit semé dans un environnement à haut potentiel de rendement, ou au contraire dans un environnement à bas potentiel.


Les rendements sont exprimés en boisseaux/acre. Le pourcentage de dommages sur les plants tient compte de la verse racinaire et de la verse de tige.
 

POPULATION OPTIMALE AGRONOMIQUE VS ÉCONOMIQUE

Cela nous amène à faire la distinction entre la population pour laquelle on a le meilleur rendement et celle pour laquelle on a le meilleur retour sur investissement. La plupart du temps, ces deux populations ne sont pas les mêmes (Tableau 2). En effet, lorsqu’on tient compte du coût de la semence (environ 3 $ / 1 000 grains) et du prix de vente de la tonne de maïs, il est souvent recommandé de semer un hybride à une population légèrement inférieure à celle pour laquelle on aurait eu le meilleur rendement. Si le prix de vente du maïs vient à monter, alors l’augmentation de population devient plus rentable. Notons que même si les données nous donnent un optimum à 40 000 plants/acre, on recommande en règle générale de ne pas dépasser 38 000 plants/acre. Ajoutons qu’il est recommandé d’adapter la fertilisation en conséquence (notamment l’azote), mais en gardant à l’esprit que tous les prérequis doivent être respectés d’abord.


Le calcul du revenu brut tient compte d’un prix du grain de 180 $ / tonne, d’un coût de la semence de 275 $ / 80 000 grains et d’un taux de germination de 5 %. Source : Données Monsanto Canada Inc. 2012-2015, 22 sites.


RECOMMANDATIONS DE DEKALB

Concrètement, DEKALB suggère dans son guide de semence des populations pour chacun de ses hybrides pris individuellement, et pour des environnements de potentiel intermédiaire à élevé. (Rappelons que ce potentiel varie selon la maturité des hybrides considérés.) Ces populations sont des populations finales qu’il faut viser à la récolte; considérez environ 5 % de pertes durant la saison. Ces recommandations sont issues des travaux de recherche de Monsanto qui requièrent un minimum de deux ans pour être publiés. Des informations plus détaillées qui tiennent aussi compte des différentes textures de sol sont à la disposition des détaillants DEKALB. Nous vous invitons à communiquer avec votre détaillant pour discuter du positionnement et du taux de semis de vos hybrides champ par champ.


VINCENT CHIFFLOT, M. Sc., agr.
DEKALB
Monsanto Canada inc.

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