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Pas de record de rendement, pas de catastrophe! Êtes-vous opportuniste?

Divers •

Conditions météo

Prendre ses vacances en juin et juillet n’est plus à conseiller. Il semblerait que les températures estivales aient migré désormais vers les mois d’août et de septembre. Tous ne sont pas d’accord avec cette affirmation. Cette année, l’ouest du Québec a reçu des quantités d’eau importantes et connu une température fraîche. Quant à l’Est, ce sont des températures à la limite de la sécheresse qui ont été observées. La qualité variable des cultures reflète bien les variations météorologiques de chaque région du Québec. En raison du climat cette année, le rendement des cultures dans l’ensemble de la province se situera entre moyen et bon, mais en aucun cas excellent. On peut alors imaginer des bases qui se rapprochent des valeurs de remplacement pour 2018. En comparaison, les bases en 2017 se situent plus près des valeurs d’exportation.

Aux États-Unis, la condition des cultures (de bonne à excellente) se trouve sous la moyenne comparativement aux dernières années. Pourtant, les prix n’explosent pas, outre le blé! Comment expliquer cette situation? C’est simple, les stocks sont très élevés, les conditions météorologiques ne sont pas extrêmes et l’état des cultures n’est pas nécessairement catastrophique.

Valeur de remplacement

Au Québec, la valeur locale du maïs a suivi la valeur plancher qu’est la valeur d’exportation jusqu’à cet été, où elle a rattrapé la valeur maximale, soit la valeur de remplacement. Plusieurs facteurs sont responsables de cette situation. Les deux facteurs les plus importants sont la valeur du huard, lequel a commencé à remonter la pente par rapport au dollar américain, et le retrait des vendeurs locaux en raison d’une récolte incertaine et des prix à cheval ou en dessous des coûts de production. Observez les graphiques ci-contre. Le graphique 1 indique en prix local la valeur du maïs importé et exporté ainsi que la valeur réelle locale. C’est au mois de juillet que la valeur de remplacement a rejoint la valeur locale. Le second graphique démontre comment cela s’est produit. Notre devise et le prix en boisseau se sont croisés inversement. Ainsi, la diminution du prix de remplacement a été plus importante.


Avez-vous su tirer profit des occasions?

Plusieurs n’ont pas profité de ce que le marché nous a offert. La raison est fort simple, ces personnes ne se sont pas fixé d’objectifs ou n’ont pas respecté ceux-ci au moment venu. Pourtant, en sachant vos coûts de production, lorsque le profit est seulement de 1 $, le risque est minime pour votre entreprise. Toutefois, à -1 $, vous êtes en déficit et le risque est élevé. C’est le coût de production qui vous indique à quel niveau vous pouvez commencer vos ventes. Par la suite, fixez de meilleurs objectifs, mais en veillant à ce qu’ils soient réalistes. Ces objectifs en marche d’escalier vous permettront de faire passer votre entreprise à des niveaux toujours plus élevés, même durant des années de surplus. C’est simple et ça fonctionne!

Exemple : $ maïs FOB ferme


HUARD

La remontée du huard par rapport à la devise américaine s’explique par le chaos à la Maison-Blanche et la croissance économique canadienne. Le tout a permis de renforcer notre devise. Cet été, la Banque centrale a augmenté son taux directeur d’un quart de point, ce qui s’est traduit par un sommet au-dessus de 0,80 $ pour notre devise, et une chute des prix locaux pour les commodités. Le maïs local atteint un plafond. Cette situation entraîne des craintes auprès des producteurs de grandes cultures en ce qui concerne la valeur de remplacement. Cette valeur est normalement celle recherchée par ces derniers. Cependant, un boisseau sous les 4 $ et notre devise atteignant 0,80 $ donnent un prix FOB ferme sous les coûts de production. D’un autre point de vue, les acheteurs et les consommateurs s’en réjouissent.







 
  • Le huard va se maintenir dans une fourchette de 0,77 à 0,82;
  • Les investisseurs seront réticents quant à la présidence de Trump;
  • L’Europe reprend du mieux;
  • La Chine maintient sa progression;
  • Le Canada deviendra moins dépendant du prix du pétrole;
  • Le gaz de schiste américain empêche la diminution des surplus d’énergie fossile mondiale.

ÉCONOMIE MONDIALE

L’économie mondiale est en croissance dans la majorité des pays industrialisés. Même l’Espagne et l’Italie connaissent de meilleures performances que prévu! Aux États-Unis, les performances se situent en dessous des prévisions du printemps. Rappelons-nous des promesses de Donald Trump quant à l’atteinte d’une croissance économique à 3 %, celle-ci n’est qu’à 2,1 %. L’euro a même atteint son plus haut niveau depuis dix ans par rapport au dollar américain. La confiance envers le nouveau président américain s’effrite. Il est incapable d’abolir l’Obamacare, certains de ses délégués démissionnent et l’enquête sur la Russie et certains proches du président ajoutent de l’inquiétude. De l’autre côté du globe, certains économistes suggèrent que l’endettement chinois est une bombe à retardement. De 2006 à 2016, cet endettement est passé de 151,4 % à 257 % de son PIB. La Chine soutient fortement sa croissance à crédit afin d’empêcher un ralentissement, lequel arrivera tôt ou tard!

PRÉDICTIONS

Les rapports du USDA sont majoritairement optimiste. La majorité des analyses économiques le sont moins. Les rendements en matière de maïs et de soya seront probablement moindres que les prédictions de cet été. Cependant, les analyses telles que l’INTL FC Stone annoncent déjà des rendements en deçà de ceux du USDA, donc une partie de ces analyses sont déjà reflétée dans le marché. Il faudra donc que les rendements américains soient plus affectés pour avoir un réel impact haussier. Enfin, si les rendements sont réellement touchés au point d’affecter grandement les inventaires de report de maïs, le boisseau pourra se situer à court terme entre 4,30 $ et 4,50 $ et, à long terme, à près de 5 $. Toutefois, pour l’instant on se dirige vers un boisseau entre 3,50 $ et 3,80 $. Le tourteau de soya et la fève ne retrouveront pas leur prix de luxe pour l’instant. Les vendeurs devront être patients, et les acheteurs devront clôturer des contrats bientôt, si cela n’est pas déjà fait. Les bases de soya sont excellentes et le taux de change du dollar canadien est avantageux pour l’acheteur. Visez un futur de Chicago à 290-295 TC/$ US et vous pourriez nourrir vos animaux avec du soya à un prix tournant aux alentours de 450 $ à 465 $ CA/TM pour toute l’année 2018.

Source : www.atlantico.fr/pepites/comment-containers-ont-revolutionnecommerce-mondial-et-enclenche-mondialisation-737742.html

En moyenne, un accord de libre-échange entraîne une augmentation de 45 % du commerce entre les deux pays signataires sur 20 ans. Une adhésion au GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) entraîne pour sa part une augmentation de 285 % des échanges du pays signataire (sur 20 ans). C’est bien, mais inférieur au passage aux conteneurs qui provoque en moyenne une explosion de 790 % du commerce international du pays sur la même période. « Not bad for a simple box. »



VINCENT ROY, agr.
Négociant en grains
Agri-Marché inc.

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