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La réduction des antibiotiques en aviculture... nous sommes prêts à relever le défi !

Volaille •

L’utilisation d’antibiotiques en production animale est actuellement en diminution au Québec. Cette nouvelle tendance continuera à s’accentuer dans les années à venir. Que ce soit à la demande d’un restaurateur, d’un abattoir ou en raison d’une modification de la législation canadienne, la pression est très élevée sur les éleveurs pour modifier leurs façons de faire concernant l’utilisation des médicaments.
 

QU’EST-CE QU’UN POULET SANS ANTIBIOTIQUE AU CANADA ?

Ce type de production se définit par l’absence d’antibiotique durant toute la vie du poulet. Cela implique qu’aucun antibiotique n’est administré à l’oiseau au couvoir et dans son alimentation (moulée et eau) durant l’élevage. Comme certains anticoccidiens ont des propriétés antibiotiques, ceux-ci ne sont pas permis. Cependant, depuis le 5 août 2016, la législation canadienne permet l’utilisation des anticoccidiens chimiques (tableau 1) dans la production de volailles « sans antibiotique ». Cette modification a été apportée afin de s’apparenter à la législation des États-Unis qui les permet.
 

QUE SE PASSE-T-IL CHEZ NOS VOISINS DU SUD ?

L’utilisation des antibiotiques dans le marché américain du poulet de chair se regroupe en quatre grandes familles : l’utilisation d’une médication à spectre complet, la réduction de l’utilisation d’antibiotiques d’importance, l’utilisation d’ionophores seulement et sans l’utilisation d’antibiotiques aussi appelé « NAE » (No Antibiotic Ever).

Le graphique 1 montre que l’utilisation des antibiotiques dans la production de poulet a réellement changé depuis 2013 avec une réduction de 19 % de l’utilisation traditionnelle d’antibiotiques. De plus, en additionnant les tonnages des programmes qui n’utilisent pas les molécules employées en médecine humaine (programme sans antibiotique et programme avec ionophores seuls), le tonnage a atteint 50 % en 2016, alors que le volume n’était que de 30 % en 2013. Ainsi, les données de nos voisins du Sud montrent très bien la tendance mondiale actuelle à faire une utilisation plus responsable des antibiotiques dans l’élevage du poulet de chair.


OÙ EN SOMMES-NOUS CHEZ AGRI-MARCHÉ ?

Observant les changements qui s’opèrent en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde en matière de réduction des antibiotiques, Agri-Marché a entamé un projet de recherche de grande envergure en 2013 afin d’être prête à faire ce type de production, mais aussi à soutenir sa clientèle dans ce défi de taille. Des essais sur le terrain ont débuté en 2014 sur le poulet de chair auprès de quelques fermes corporatives et sont toujours en cours à ce jour.



Le choix des fermes impliquées dans le projet permettait de répondre à des objectifs précis, dont l’un d’eux était de tester autant sur des poulets mâles que femelles. De plus, ayant une grande diversité de fermes, nous avons également ciblé un site en zone isolée et un autre en zone à haute densité d’élevage afin de voir les effets de la réduction des antibiotiques à long terme dans des environnements représentants plus ou moins de défis. Jusqu’à présent, plus de 45 lots d’élevage de poulets de chair dans différents poulaillers corporatifs, dont quatre dans notre ferme dédiée à la recherche, ont été réalisés afin de réduire l’utilisation d’antibiotiques. Nous avons aussi effectué 41 séances de nécropsie sur près de 328 poulets âgés entre 25 et 30 jours, six analyses de tissus intestinaux en laboratoire et neuf comptages d’oocystes de fumier. En 2015 et 2016, ce projet a représenté 28 % du temps que nous avons investi en recherche et développement.

L’équipe d’Agri-Marché a donc acquis beaucoup de connaissances dans les dernières années et a maintenant une bonne expertise de terrain dans la production de poulets sans antibiotique. Nous allons continuer d’investir temps et argent afin de suivre l’évolution des tendances en matière de réduction de l’utilisation des médicaments en production animale. Dans les prochaines années, d’autres changements arriveront et nous devrons y faire face. Que l’on soit pour ou contre ce principe, nous devrons apporter des modifications dans nos méthodes d’élevage et Agri-Marché est prête à soutenir sa clientèle dans cette nouvelle aventure.

KARINE VALIQUETTE, M. Sc., agr.
Experte en nutrition avicole
Agri-Marché inc.

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