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REPORTAGE LES ENTREPRISES R. ET C. PERREAULT

Volaille •

Du fondateur Bernard Perreault, jusqu’à son petit-fils Nicolas, trois générations ont uni leurs efforts pour former Les Entreprises R. et C. Perreault. Cette entreprise avicole et de grandes cultures, de Saint-Denis-sur-Richelieu, a su évoluer au fil du temps pour s’adapter aux différents défis qui se sont présentés dans le monde agricole.
 

L’HISTORIQUE

À ses débuts, l’entreprise avait une vocation laitière tout en exploitant des terres. Un incendie a détruit l’étable en 1954 et Bernard Perreault a alors décidé de reconstruire ses bâtiments sur un autre terrain en forme de pointe, donc plus difficilement cultivable. Les installations actuelles y sont toujours localisées, laissant une plus grande étendue de parcelles cultivables à l’entreprise.

Déjà à l’époque, Claude, le fils de Bernard, travaillait dans l’entreprise avec son père. Son frère, Réjean, travaillait à l’extérieur comme machiniste chez Bombardier, à Valcourt. Il a aussi fait la livraison de moulée avant d’intégrer l’équipe.

En 1979, l’entreprise a connu un virage important : c’est à ce moment que la ferme familiale est devenue Les Entreprises R. et C. Perreault inc. À cette époque, Claude et Réjean exploitaient encore un troupeau laitier.

Au cours des années suivantes, Claude et Réjean ont fait l’acquisition de nombreux acres de terre. Ils ont même déjà acheté des terres pour 400 $/acre. Notons qu’au début des années 1980, les taux d’intérêt ont atteint des seuils record d’autour de 20 %. Aujourd’hui, la situation a changé et les défis ne sont plus les mêmes. Les terres ont pris énormément de valeur dans la région, mais les taux d’intérêt sont beaucoup plus bas.

Un peu avant les années 2000, la croissance de l’entreprise a poussé les deux frères à prendre une grande décision quant à l’avenir de leurs installations. Leur production était devenue plus importante et ils devaient rénover, agrandir et moderniser l’étable. Claude et Réjean possédaient des terres, mais ne désiraient pas seulement être producteurs de grandes cultures. Il était important pour eux de garder une production animale dans l’entreprise afin de demeurer diversifiés. C’est pourquoi ils ont acheté du quota de poulet et ont bâti un poulailler. Ce virage s’explique par des facteurs économiques, mais aussi par une volonté d’alléger la charge de travail quotidienne.

Les Perreault ont fait leur premier lot de poulets pendant la période de la crise du verglas en 1998. À ce moment-là, les productions laitières et avicoles se sont croisées dans l’entreprise. Claude et Réjean se sont alors questionnés sur l’intérêt de conserver les deux productions animales en même temps et la décision a été prise relativement rapidement. Ils ont choisi de conserver la production avicole et ont mis les actifs de la production laitière à l’encan la même année.

Ils ont aussitôt procédé à la modification de l’étable pour la transformer en poulailler. C’est à l’automne 1998 que les premiers oiseaux ont été produits dans le poulailler numéro 2, celui-ci étant toujours en production aujourd’hui.
 

LA NOUVELLE GÉNÉRATION

Nicolas, le fils de Réjean, détient un diplôme d’études professionnelles en mécanique agricole. Dès son plus jeune âge, il a toujours su qu’il allait travailler dans l’entreprise familiale. Cette formation lui est d’ailleurs aujourd’hui utile dans son travail. Nicolas a acquis de l’expérience à l’extérieur de la ferme familiale, par le biais d’un travail d’été en tant qu’opérateur de machinerie pour la récolte des légumes de conserverie. C’est en 2000 qu’il a fait officiellement son entrée dans l’entreprise. Il en est devenu actionnaire en 2008. Dès son arrivée, il a projeté, avec son père et son oncle, de construire leur plus récent poulailler, qui a finalement été bâti en 2010. Trois ans plus tard, Nicolas a reçu son quota des Éleveurs de volailles du Québec sous forme d’un prêt sur 15 ans.

Aujourd’hui, Nicolas profite de l’expertise de son oncle Claude, encore président des Entreprises R. et C. Perreault. Celui-ci a commencé le transfert de ses actions en 2011 et le processus est toujours en cours. En tant que président de l’entreprise, il a droit de vote et de regard sur toutes les décisions. La démarche avant le transfert de ferme a duré près de trois ans. Nicolas bénéficie aussi de l’aide de son autre oncle Serge. Même s’il n’est pas actionnaire de la compagnie, il participe activement au travail sur la ferme. En plus, de contribuer au succès de l’entreprise familiale, Serge possède ses propres terres. De son côté, Réjean a conservé ses actions et les frères travaillent encore à la ferme avec Nicolas. Marisol Cusson, la conjointe de Nicolas, travaille actuellement à l’extérieur. Ils sont parents de deux enfants en bas âge. La proximité entre leur résidence et la ferme leur permet de faciliter la conciliation travail-famille.

LES INVESTISSEMENTS

Les Entreprises R. et C. Perreault sont à l’affût des opportunités en ce qui a trait aux achats de terre; toutefois, les producteurs demeurent sélectifs. Ils ont d’ailleurs fait l’acquisition d’une terre l’année dernière. La famille Perreault, en plus de cette terre, a investi dans l’agrandissement d’un centre de grains. Les éleveurs détiennent environ 800 acres de terres cultivables et en ont d’autres en location. Ils utilisent une partie de la machinerie agricole en commun avec Serge, cela permet à chacun d’être plus compétitif sur leur coût d’opération. Ils s’assurent aussi d’investir régulièrement dans leur machinerie pour demeurer concurrentiel.

La capacité d’entreposage de leur centre de grains est de 3 500 tonnes. Ils entreposent environ 450 tonnes de maïs dans des cribles. Cette méthode d’entreposage a été très rentable pendant les années où le maïs était très humide et le gaz propane, très cher. L’investissement dans le centre de grains est rentable, car l’entreprise produit beaucoup de grains. Cela permet d’obtenir une économie à long terme sur le séchage des grains et d’éviter aussi du transport de grains vers un séchoir externe, ce qui rend le travail plus efficace et minimise les pertes de temps. Le séchoir fonctionne au gaz propane, mais depuis trois ans, l’entreprise profite d’un gel des prix du gaz propane. Cela leur permet d’éviter les fluctuations, ce qui simplifie la planification financière.

L’an dernier, les Perreault ont installé un troisième silo sur chacun des bâtiments, ce qui leur permet de bien respecter leur programme alimentaire et de bénéficier au maximum des escomptes de volume sur la moulée.
 

LES GRANDES CULTURES

Les Entreprises R. et C. Perreault ont une grande diversité de cultures, ce qui donne l’avantage d’étaler la période de récolte des différentes cultures, de faire une bonne rotation afin d’améliorer la structure des sols, de diminuer la pression des maladies, de diminuer l’utilisation d’herbicides et d’augmenter les rendements.

Ils produisent des pois de conserverie sur environ 60 acres, destinés à la mise en conserve pour la consommation humaine. Une autre partie des terres, environ 50 acres, est destinée à la culture du blé.

Le reste des terres est en rotation maïs-soya. On compte environ 300 acres pour le soya et 500 acres pour le maïs. Les gestionnaires utilisent la banque de grains d’Agri-Marché pour commercialiser une partie de leur récolte de maïs, ce qui leur permet d’obtenir un meilleur prix pour leurs grains. Ils n’obtiendraient pas le même montant sur les marchés boursiers.
 

L’AVICULTURE

Le site de production avicole est géré en « tout plein, tout vide ». Un vide sanitaire suffisamment long entre les élevages permet de diminuer les pressions bactériennes. Rien n’est laissé au hasard dans les poulaillers. Afin d’être en mesure de répondre correctement aux besoins des marchés, les Perreault effectuent un suivi d’élevage rigoureux. Des équipements à la fine pointe de la technologie sont utilisés dans les bâtiments pour y parvenir. Par exemple, des balances électroniques facilitent le suivi des aviculteurs pour amener les oiseaux à atteindre le poids optimal demandé par l’acheteur et ainsi offrir un produit de qualité supérieure. Du côté de la régie, plusieurs points sont importants à surveiller pour obtenir de bons rendements. Les conditions ambiantes à l’intérieur du poulailler sont soigneusement étudiées chaque jour afin de permettre aux oiseaux la meilleure croissance possible. Du temps destiné à l’observation des poulets est prévu chaque jour pour veiller au bon état de santé du troupeau et réagir rapidement si des problèmes surviennent. De multiples tournées sont faites quotidiennement, facilitant ainsi la sélection dans le but d’obtenir des oiseaux uniformes au chargement.

Dans le but d’obtenir les meilleurs résultats technicoéconomiques possible, Nicolas, Claude et Réjean travaillent à limiter la condamnation des carcasses causée par la cellulite, qui entraîne des pertes économiques importantes.

Le bien-être animal est aussi important pour la famille Perreault qui s’efforce de maintenir des conditions d’air adéquates et de réduire au minimum le taux d’humidité pour pouvoir offrir aux oiseaux une litière sèche. De plus, des investissements ont été faits pour accroître le bien-être de la volaille, notamment à l’étape du chargement. Ils ont aussi mis l’accent sur un suivi vétérinaire rigoureux afin de préserver le bon état de santé général des oiseaux.

LE REGARD VERS L’AVENIR

Dans le futur, les Entreprises R. et C. Perreault souhaiterait bien agrandir le premier poulailler. Les pourcentages de production élevés ainsi que la possible reprise des transactions de vente de quota permettraient aux éleveurs de produire un plus grand nombre de poulets par année. Par la suite, ils seront en mesure de prendre une décision éclairée sur la croissance de la production avicole dans l’entreprise.

La vision des producteurs est la suivante : toute entreprise qui n’investit pas et qui n’avance pas… recule! C’est pourquoi ils demeurent sans cesse à l’affût des opportunités d’affaires.


LUC THIBODEAU
Représentant en production avicole
Agri-Marché inc.

JOSIANE ROY, T.P.
Conseillère en production avicole
Agri-Marché inc.

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